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Plus qu’un simple clin d’œil, le film de Nicolas Philibert est un hommage. Dans ce reportage, Maurice Baquet conserve la verve et l’insouciance d’un éternel gamin. Le voisinage des deux hommes Baquet et Profit, et les images d’archives soulignent les progrès techniques d’une discipline qui, il y a une quinzaine d’années encore, ne se concevait pas sans l’aide d’un matériel encombrant. D’artificielle, l’escalade est devenue libre. L’homme est seul face à la paroi.

Dans les années Trente, entre deux représentations du group Octobre, Maurice Baquet partait rejoindre Gaston Rebuffat qui incarne, à l’égal d’un Tabarly pour la voile, l’une des plus hautes figures de l’alpinisme français. Baquet, comme aujourd’hui encore, arrivait à Chamonix avec son violoncelle sous le bras, fidèle compagnon qui l’accompagne dans tous ses déplacements, et auquel il consacre plusieurs heures par jour. Dans ce film, on le voit offrir aux paysages alpins quelques notes de Bach ou donner une leçon à Christophe Profit, plus habile en paroi qu’un archet à la main. La qualité de ces images, outre une réalisation très soignée, vient de leur gratuité. Et ce reportage, qui ne vend aucune actualité mais simplement un peu de poésie, convient d’être salué comme une réussite.

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